comedia del arte

Chaque année se répète dans les grandes entreprises le même rituel des NAOs, une ou deux séances bidon de présentation des bilans de l’entreprise, ou il est demandé aux représentants syndicaux de couler une larme sur le sort des actionnaires qui eux contrairement aux salariés ont pris des risques pour l’entreprise. Ensuite vient une rapide proposition du patron, à prendre ou à laisser. Quand au mot négociation, il est là pour donner illusion, des pseudos amendements à la marge seront octroyés de vive lutte! Les syndicats collaborateurs -ménagés par le patron pour que la farce se perpétue- seront contents et les autres hurleront au scandale comme d’hab.

Mais si pour de nombreux salariés les augmentations de salaire sont des enjeux importants, est-ce vraiment le cas pour tous? Et si les syndicats des multinationales faisaient fausse route?

Je persiste a dire que les salariés de certains grands bureaux d’études des entreprises du cac-40 sont globalement plus riches que la moyenne des gens qui payent des impôts en France.

Je persiste à considérer que la société de consommation est un rouage du système capitaliste que je combat.

Je persiste à dire que tout comme les économistes libéraux (Smith Ricardo, à ne pas confondre avec les néos libéraux) les économistes marxiste orthodoxes, puis toutes les gauches qui se sont bâties sur leurs théories, par leur aveuglement sur la croissance, et leur refus d’accepter que le monde est fini véhiculent un mirage de progrès social basé sur cette croissance.

De même je persiste à affirmer que cette logique est contraire à l’intérêt environnemental de l’humanité à court terme, et nous mène droit au mur.

Alors oui, j’en n’ai rien à faire des problèmes économiques de ceux qui se complaisent dans cette société décrite par Debord, il y a un demi siècle.

Par contre si certains d’entre nous -et je sais qu’il y en a plus qu’un- ont du mal à finir le mois, il faudrait s’interroger sur les raisons, et les solutions. Je ne crois pas que le problème du logement soit une question de salaire. Je ne crois pas que le maintien des inégalités socialeHenri EISENBERG Le Mythe de Sisyphes se résoudra en augmentant les salaires. Je ne crois pas que la solution aux difficultés des transports passe par les salaires. Je ne crois pas que les augmentations de salaires seront capable de dissiper les effets du harcèlement ou du stress ou de déprime au travail, voire même l’intérêt du travail. Je ne crois pas que ce soit en favorisant le salaire individuel qu’on remettra en cause les choix anti-sociaux relatifs à la santé. Augmenter nos salaires ne résoudra pas les difficultés des handicapés … etc

pot illusion argentL’argent ne fait pas tout. La comédie annuelle des NAOS est de mon point de vue une mascarade qui aide à ne pas se poser les bonnes questions. En rentrant dans ce jeu on fait un choix. Et même si la liberté n’est pas l’apanage du monde qui nous entoure, c’est un droit de le dire, n’en déplaise à ceux qui ne se gêneront pas de déformer mes propos, en n’en reprenant qu’une petite partie et en occultant systématiquement le reste.

A L’ATTENTION DES AUTISTES DU MONDE SYNDICAL