St Quentin en Yvelines ville nouvelle bâtie à l’ouest de Versailles se veut être le poumon du département.
Comme toutes ces agglomérations à la pointe de la modernité, elle n’échappe pas à son Centre Commercial Régional. Régional, il n’a que le nom, car en fait seuls les habitants des communes avoisinantes y accèdent sans trop de difficultés. Sans beaucoup d’originalité les grandes enseignes de marchands de vêtements se sont regroupées autour de Carouf, et bien sûr elles rivalisent pour avoir la plus belle vitrine.
Contrairement à la plupart des centres commerciaux, celui de St Quentin est en grande partie ouvert sur la ville, et sa voie principale est un axe piétonnier important en particulier en direction de Trappes, ou vers les rares cités de la ville de Montigny le Btx, fief de droite et fière de l’être.
Les photos de cet article ont quasiment été volées, car un règlement intérieur que seuls des vigils connaissent les interdit, comme si les commerçants craignaient que l’on s’intéresse à distance au contenu de leurs vitrines.
Pourtant à prime abord ces vitrines n’ont rien d’originales, on trouve les mêmes partout.
Elles ont cependant quasiment toutes une caractéristique commune qui de mon point de vue est particulièrement choquant: les mannequins sont plus blancs que blanc (comme aurait dit Coluche): Les commerçants s’adressent clairement et sans détour à leurs clients.
Pourtant, les centaines de piétons traversant quotidiennement ce centre sont-ils représentatifs de cette « population blanche »?
Bien sûr que non, il existe une forte population antillaise à proximité et de nombreux maghrébins y passent chaque jour, sans oublier les asiatiques africains et autres « métèques ». Alors, j’en conclus que la quasi-totalité des commerçants ont délibérément fait un choix, vers une clientèle exclusivement blanche, ou alors qui adopte des critères de couleurs de peau blancs, comme Michaël Jackson..
Au non du commerce, dans les Yvelines profondes (on est à deux pas des intégristes catholiques de Versailles), ils nous imposent leur choix idéologique, ils narguent tous ceux qui ne sont pas de la valeureuse couleur dominante, et qui de surcroît n’ont pas les moyens d’acheter leurs vêtements bâtis par des travailleurs sous payés dans des conditions frisant l’esclavagisme moderne.
Ces même enseignes qui déplorent la destruction de leurs vitrines sur les champs élysées en faisant fi de la violence que représente l’étalage éhonté de la richesse de la poignée de leurs propriétaires, affichent en d’autres lieux une discrimination raciale qui ne peut qu’attiser de la haine.
Nous ne sommes pas tous blancs et riches, et vouloir présenter une société exclusivement sous un tel jour est délibérément un acte de provocation. Par ces actes les grandes enseignes de la mode vestimentaires, qui déjà s’illustrent par leur complicité dans la maltraitance des ouvriers et ouvrières du textile s’associent aux racistes déjà bien présents dans nos villes.
Alors si les riverains de ces magasins se mettent à détruire leurs vitrines, il ne sera pas nécessaire d’aller chercher bien loin les vrais coupables:
Les vrais criminels sont ceux qui poussent au crime, pas nécessairement ceux qui passent à l’acte!
