Long train de marchandises

Il fut une époque ou la SNCF se délestait de son trafic de marchandises vers une société de transport routier dirigée par le même patron. Aujourd’hui, ce serait plutôt des voyageurs que la SNCF aimerait bien se débarrasser, tout en les faisant payer malgré tout !

Quelques exemples, non issus de mon imagination vont, illustrer ces propos :

En pleine crise du Covid, pour faire un simple trajet Metz-Paris la SNCF proposait Metz-Nancy (via un TER) puis Nancy-Paris en TGV. Pourquoi pas, sauf que pour un billet vendu avec une correspondance officielle de 5mn vous êtes en droit d’espérer que le premier train soit à l’heure, et qu’à défaut le second l’attende. Eh bien non, nous fument plusieurs dizaines de personnes à voir les contrôleurs ordonner le départ du TGV alors que nous étions au pied de l’escalier qui menait au quai ! « Le TGV est un train national, il n’est pas tributaire des trains locaux », voilà l’opinion des agents de la SNCF de la gare de Nancy. Pourtant le billet avait bien été vendu par leur propre service commercial. Quant au dédommagement, dès lors que le TGV était arrivé à l’heure, malgré des interventions du personnel, aucune procédure, car renvoyant toutes inéluctablement vers un automate autiste n’a pu déboucher.

gare de Metz 1870

Une autre fois, le transporteur annula un simple billet Paris-Orléans lors du confinement. Malgré une communication martelant le remboursement, le mépris fut tout aussi radical : ce n’est pas à l’idf de gérer un TER vers Orléans, alors que la quasi-totalité du parcours est sur les terres de la poupée des Yvelines. Quant à Orléans, silence radio, gares et sites internet fermés pour cause de confinement. Et après ? ce fut trop tard …

Enfin bref si les trains ne partent pas ou arrivent en retard, les remboursements n’arrivent jamais.

Pourtant en poussant la logique de l’absurde, bien maîtrisée par les communicants au pouvoir, si la SNCF se contentait de ne proposer que des trains virtuels de telles mésaventures n’arriveraient pas.

Cerise sur le gâteau, alors que les contrôleurs en Île-de-France s’acharnent outrageusement à verbaliser des prétendus resquilleurs et des prétendues incivilités au lieu d’aider les voyageurs, cela ferait-il parti de leurs objectifs ? La SNCF conçoit-elle son activité comme un service ? Quand entre deux discours sur le respect des distances de sécurité, en plein confinement deux rames de TGV sont accrochées ensemble et qu’une seule est accessible aux voyageurs, entassés voire sans siège, et ce malgré un renouvellement d’air connu pour son insuffisance pour limiter la diffusion du Covid alors que l’autre rame voyagera complètement à vide on s’interroge sur le sens du mot respect pour cette entreprise.

police montée de la sncf

Pour cette société et ses agents dès qu’il y a un dysfonctionnement on est usager, sinon nous sommes des clients. Quant aux cowboys chargés de la sécurité, il suffit de les écouter parler entre eux pour comprendre l’importance du faciès dans la priorité de leur démarche. Même cernés de voyageurs, ils ne se cachent même pas pour exprimer à haute voix leur état d’âme de racistes haineux.

Dans l’aventure du voyage, cette compagnie ne vous aide donc pas, bien au contraire. Imaginez que vous arrivez en même temps qu’un train à quai, surtout ne vous fiez pas aux panneaux d’affichage, sans vérification dans le wagon, vous n’êtes pas certain d’être dans le bon train ! Et si vous êtes contrôlé, vous aurez une prune. Et si vous contestez il y aura majoration pour rébellion, l’agent n’attendait que cela ! Bien joué la SNCF ! Encore un peu d’argent amassé pour financer la remise en état d’un réseau laissé à l’abandon avant la catastrophe de Brétigny.

Quelquefois, le comique semble l’emporter : vous voyagez dans le sens Versailles-paris dans un RER, et vous subissez pendant tout votre voyage un message en boucle vous informant qu’il y a un problème dans le sens banlieue Paris sur une autre ligne à l’est de la capitale, donc diamétralement opposée. Toutefois, dans le même temps, un panneau d’affichage dans votre wagon peut annoncer 8h25, et un prochain arrêt prévu à 8h17…Cherchez l’erreur !

Le plus rigolo dans toutes ces affaires, reste la numérotation des quais, prise de tête pour de nombreux voyageurs. En toute logique le cas général est quai A, quai B, ou voie 1, voie 2. Mais dans de nombreuses gares nous assistons à un festival de chiffres et lettres, majuscules et minuscules dans un désordre incompréhensible. Pourquoi faire simple, quand on peut faire compliqué. A quand des hiéroglyphes ?

panneau de direction en gare
panneaux illisibles sncf

Parfois une telle numérotation n’apporte rien quand dans le même temps on vous annonce que suite à une panne (encore une!) généralisée sur la ligne aucun panneau d’affichage indiquant le quai de votre train fonctionne. Et au miracle, sans vergogne on vous annonce au Haut parleur que l’appli SNCF vous renseignera sur le quai de passage de votre train. Bien entendu, il faudra que vous ayez anticipé en installant l’appli sus-mentionnée sur le smartphone que tout utilisateur non ringard et non smicard de la SNCF est tenu d’avoir en possession.

Fréquemment ces mêmes Haut-parleurs que même parfois des boules Quiès n’arrivent pas à masquer crachent aux moutons que nous sommes de ne pas oublier de boire: serait-ce après sa condamnation concernant les vies détruites à Brétigny, une anticipation d’un procès de mise en danger, en nous laissant moisir dans les trains régulièrement en pannes ?

Toujours est-il qu’une omerta s’est également établi sur le gazage des usagers (?) clients(?) consommateurs(?) péquins-parias du 93(?) qui ne se dispersaient pas assez vite après l’annonce d’une paralysie totale de la gare du Nord, seulement quelques jours après que des supporters de foot anglais au stade de france aient découvert les pratiques récurrentes des sbires du préfet de Paris.

La messe est dite, à chacun de se débrouiller et de survivre dans cette jungle.

la SNCF recrute des apprentis

Est-ce rassurant que la SNCF apprenne à ses seuls apprentis à trouver leur voie ?

DUR DE TROUVER LA VOIE AVEC LA SNCF