La photo fige ce que le photographe voit ou ce qu’il imagine ?

Je ne doute pas que les fumeurs de moquettes s’imaginant dans des univers animistes, totémismes, ou bassement matérialistes apporteront une réponse particulièrement argumentée à une telle question.

Pour brouiller un peu les pistes, j’ai placé en introductions des photos que certains pourraient assimiler à l’art aborigène du centre de l’Australie. De nombreux artistes locaux travaillent avec ces mêmes couleurs, ces visions pourraient être prises pour une expression contemporaine du dreamtime. Il n’en est probablement rien, car ces photos aériennes ont été prises à proximité d’Alice-springs en totale méconnaissance des symboles de cette culture. Toutefois, qui sait, sans le savoir, sous les effets hallucinogènes de l’altitude j’ai peut-être perçu des traces des produits du rêve ?

Dans cette page apparaissent ensuite quelques vues de près ou de loin de détails essentiellement minéraux, pas toujours identifiables de prime abord. Contrairement à cette première série de photos ces dernières ont fait l’objet d’un réel cadrage, mais sans recherche « métaphysique » particulière. Ces photos nous font voir sous des angles inhabituels ce qui nous entoure, finalement pas très difficile à faire .

Toutefois est-ce que des photos qui semblent traditionnelles, (paysage, d’architecture, d’objets et scènes…), sont pour autant de simples « images neutres »? Je ne le crois pas. La représentation photographique, quel que soit le vecteur renvoie toujours à un contexte particulier, y compris l’humeur du photographe. Le cadrage, la gestion du contraste et les autres critères ne sont jamais le fruit du hasard. Certes aujourd’hui il suffit de faire un clic pour avoir une belle image, c’est peut-être très bien pour un souvenir mais au-delà, l’auteur de ce clic y retrouve-t-il ce qu’il a vraiment vu ou une émotion ? – J’en doute.

Visions depuis le ciel du pays du rêve

De près ou de loin

Paysages divers